Chaque année, la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) publie un panorama très complet sur la retraite et les retraités. L’édition 2024 * a été dévoilée fin octobre. Ce document de référence, regorge de données précieuses. Sapiendo l’a analysé pour vous et met en lumière quelques chiffres clés marquants.
Les cadres favorables au rachat des années d'études par leur entreprise
Publié le 04/11/2024
Selon une récente étude, plus de 8 cadres sur 10 souhaitent que leur entreprise prenne en charge le rachat de leurs années d’études, leur permettant ainsi d’acquérir des trimestres de cotisation supplémentaires. Décryptage avec Sapiendo.
Rachat de trimestres : de quoi parle-t-on ?
Pour bénéficier d’une pension de retraite sans minoration (ou décote), il est nécessaire d'atteindre le taux plein. Celui-ci peut s'obtenir de deux façons : soit en travaillant jusqu'à l'âge de 67 ans, soit en validant un nombre précis de trimestres, qui varie selon l'année de naissance. Par exemple, les personnes nées en 1965 ou après doivent cumuler 172 trimestres, soit 43 années complètes.
- Pour en savoir plus, voir notre fiche : Quel sera votre âge du taux plein ?
Pour atteindre le taux plein plus rapidement, il est possible de racheter jusqu’à 12 trimestres. Cependant, seuls certains types de trimestres peuvent être rachetés, comme ceux correspondant aux périodes de stage en entreprise, aux périodes travaillées à l’étranger, ou dans le cas qui nous intéresse, aux années d'études supérieures.
- Pour en savoir plus, voir notre fiche : Le rachat de trimestres, comment ça marche ?
Un large soutien pour un financement du rachat par les employeurs
Selon l'enquête de Viavoice pour la CGT Cadres, 84% des cadres aimeraient que leur entreprise prenne en charge le rachat de leurs années d'études.
Actuellement, bien que les années d'études supérieures puissent être rachetées avec une remise jusqu’au 31 décembre de l’année des 40 ans, peu de cadres ont profité de cette nouvelle mesure, introduite par la réforme des retraites de 2023. Auparavant, ils n'avaient que 10 ans après la fin de leurs études pour effectuer ce rachat.
Après 40 ans, son coût élevé décourage beaucoup d’entre eux d’y recourir, ce qui limite le nombre d’achats effectifs à quelques milliers chaque année. Pour les cadres interrogés, le financement de ce rachat devrait être pris en charge par les entreprises, afin de valoriser la qualification et l’expérience professionnelle acquises durant les études. Selon Agathe Le Berder, secrétaire générale adjointe de l’Ugict-CGT, il s’agit de “faire reconnaître la richesse des qualifications” que les cadres apportent aux entreprises.
- Pour plus de détails, consultez le barème 2024 du rachat de trimestres
La retraite progressive et l’accompagnement de fin de carrière au centre des attentes
Cette enquête s'inscrit dans le contexte des nouvelles négociations entre partenaires sociaux pour un nouvel accord sur l'emploi des seniors. Parmi les autres sujets abordés, les cadres souhaitent aussi une meilleure prise en compte de leurs besoins en fin de carrière, avec 83% des sondés favorables à l’instauration d’un droit garanti à la retraite progressive. Cet aménagement de fin de carrière permet de passer progressivement à temps partiel, tout en commençant à percevoir une fraction de sa pension de retraite.
- Pour en savoir plus, voir notre fiche : Le dispositif de retraite progressive
Par ailleurs, de nombreux cadres aimeraient pouvoir réduire leur temps de travail en fin de carrière sans perte de salaire ni de droits à la retraite, afin d’assurer une transition sereine vers la retraite.
Quelles perspectives pour les entreprises ?
Un projet d’accord proposé par le patronat prévoit d’ouvrir l’accès à la retraite progressive dès 60 ans, un seuil en avance sur l’âge légal, et de rendre la négociation sur l’emploi des seniors obligatoire tous les quatre ans dans les branches et tous les trois ans dans les entreprises de plus de 300 salariés.
Pour les entreprises, l’accompagnement de fin de carrière des cadres devient un enjeu stratégique. En finançant le rachat des années d’études, elles pourraient non seulement fidéliser leurs talents, mais aussi améliorer l’employabilité des seniors. Les attentes exprimées par les cadres révèlent ainsi une opportunité pour les entreprises de renforcer leur politique RH, en faveur d’une retraite plus sereine et mieux préparée pour leurs salariés.
Vous souhaitez améliorer votre bilan social tout en fidélisant vos salariés ? Nos experts sont à votre écoute pour construire le dispositif qui conviendra le mieux à vos besoins et vos contraintes.
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